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Dernière
mise à jour: 20/06/2008
Merci
à José Matéo et à
Christophe Simoncelli pour leurs photos.
L'hibernation
(sommeil d'hiver): c'est l'état dormant en lequel certains
animaux passent l'hiver dans des latitudes froides.
L'estivation
(sommeil d'été): c'est l'état
semblable en lequel
d'autres espèces passent des périodes
de chaleur ou
de sécheresse dans des latitudes chaudes.
1
-
L'estivation:
L'escargot
vit de courtes périodes de très grande
activité,
indispensables à la constitution de ses réserves.
Celles-ci lui permettent une vie ralentie de longue durée.
Mais
l'activité provoque l'usure et le vieillissement tandis que
la vie ralentie apporte un repos réparateur.
Des
périodes de repos fréquentes et
régulières
assurent à notre cagouille une vie relativement longue.
L'escargot
dort l'été soit pour digérer, soit en
attendant le temps favorable pour pouvoir s'alimenter.
Sécheresse
et chaleur provoquent donc le sommeil de longue durée (pas
d'alimentation), tandis que le sommeil quotidien est dû au
besoin
de repos succédant à une grande
activité.
2
-
L'hibernation: s'adapter ou ..... périr !
L'hiver
est une période de long repos, de jeûne
prolongé
que la cagouille doit aborder avec un maximum de réserve,
car ce
repos peut durer 4 à 6 mois. Elle va entrer en
hibernation
dès que la température descend en sous 12
à
15°C.
Chez
de nombreux animaux ectothermes, c’est-à-dire
incapables de réguler leur
température, l’hiver correspond aussi
à une entrée en vie
ralentie. Notre petit gris, d’octobre à
mars,
obture sa coquille par un opercule (l'épiphragme) et cesse
de se nourrir. Sa
consommation d’oxygène passe de 0,035 cm3/g/h en
activité à 0,014 cm3/g/h durant
l’hibernation.
Cette baisse de consommation ne s’explique pas seulement par
l’immobilité de l’animal,
puisqu’au repos,
pendant la belle saison, elle est de 0,026 cm3/g/h. La raison en est un
ralentissement des fonctions vitales de ce dernier : les battements
cardiaques passent de 100 par minute à 38 °C,
à 1 par
minute en dessous de 0 °C. Le métabolisme, chez les
ectothermes comme l’escargot, dépend, en effet, de
la
température : une température minimale est
indispensable
au bon fonctionnement des enzymes, nécessaires à
toute
réaction biochimique. De nombreux ectothermes
(lombric,grenouille,couleuvre,...),
s’enfouissent donc dans le sol ou dans une cavité,
engourdis par le froid, et peuvent redevenir actifs lors d’un
réchauffement ponctuel. |
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Ci-joint,
une soutenance de thèse: Hibernation
et résistance au froid chez l'escargot petit-gris Helix
aspersa
Müller (Gastéropode, Pulmoné)
Par Armelle ANSART
En
Bretagne, l'escargot terrestre Helix aspersa Müller
(Gastéropode,
Pulmoné) entre en hibernation vers le mois d'octobre, sous
l'action
combinée de la diminution de la durée du jour et
des basses
températures. Possédant une faible
capacité de surfusion et une survie
limitée à la congélation de ses
tissus, H. Aspersa peut être considéré
comme un animal " partiellement tolérant à la
congélation ". Pendant
l'hiver, sa survie aux températures négatives est
améliorée
principalement par l'occupation de loges d'hibernation et l'extension
modérée de sa capacité de surfusion.
Celle-ci est provoquée par un
ensemble de caractéristiques, propres à l'animal
et au processus de
mise en dormance : la diminution de la masse d'eau entraîne
la
concentration des solutés et une probabilité
moindre de nucléation,
la formation d'un épiphragme, associée
à la présence de la coquille,
constitue une barrière contre le gel inoculatif, le
jeûne dû à
l'arrêt de l'activité entraîne
l'évacuation des agents nucléants
présents dans le tube digestif. Parallèlement, la
taille relativement
importante de cette espèce, sa forme particulière
et la présence de la
coquille, lui confèrent une certaine aptitude à
supporter le gel de ses
tissus. Si cette capacité ne semble pas avoir de valeur
adaptative dans
l'environnement d'étude, où les
températures descendent rarement en
dessous de la température de cristallisation des escargots,
elle peut
s'avérer essentielle pour des animaux soumis à un
environnement plus
froid. Le statut intermédiaire d'H. Aspersa en terme de
stratégie de
résistance au froid, par rapport aux modèles
classiques d'Insectes et
de Vertébrés, est discuté, en
considération de ses implications dans
l'évolution des escargots terrestres vers des milieux au
climat plus
froid.
Jury composé de :
M.
Jacques Daguzan, Université de Rennes 1
Mme Maria
Lazaridou-Dimitriadou, Université de Thessalonique
(Grèce)
M. Martin Holmstrup, National Environmental
Research Institute (Danemark)
M. Philippe Vernon,
Université de Rennes 1
M. Michel Matthieu,
Université de Caen
M. Alain Canard,
Université de Rennes 1
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3
- Le cas du
Pomatia:
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La
principale différence entre le Bourgogne (helix pomatia) et
notre petit-gris (Helix Aspersa Muller), c'est
l'hibernation. Pour se protéger de l'hiver, le Bourgogne
creuse
une petite cavité dans la terre, se retourne et
secrète
un gros bouchon de calcaire appelé "opercule".
Cela fait plus
d'un siècle que l'on cherche, mais on sait pas faire
operculer
artificiellement un escargot de Bourgogne. |
Source:
weichter.de |
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A
en croire certains livres, des essais de "privation" d'hibernation ont
été realisés; les lignées
sont devenus
stériles au-delà de 2
générations.
4 - Le
séchage:
Avant
de faire hiberner les escargots, il faut procéder
au séchage.
Cette
étape va durer une semaine pendant laquelle les escargots
vidangent leur intestin et font le vide de leur eau.
Vous
pouvez les faire sécher soit dans un caisson
prévu pour cela, soit sur des palettes:
Sur
les 2 photos suivantes, début de formation de
l'épiphragme (photo de gauche). Celui-çi est
transparent.
A droite, épiphragme bien
formé. Ce dernier est totalement opaque.
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Début de formation de l'épiphragme. |
Epiphragme complètement formé. |
Gros plan sur la formation de l'épiphragme de l'escargot avant l'hibernation. |
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Quand
la période de séchage est terminée, il
faut mettre les cagouilles en hibernation (chambre froide).
5 -
L'hibernation:
Lorsque
le nombre d'escargots est restreint, l'achat d'une chambre froide n'est
pas rentable. Je vais donc présenter 2 autres
méthodes qui
permettent de faire hiberner les cagouilles avec peu de frais: le
réfrigérateur et les feuilles.
Le
réfrigérateur:
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Le
réfrigérateur peut remplacer aisément
la chambre
froide. Il suffit de mettre les sacs sur les
étagères et
de surveiller la température qui doit être de
6°
environ. L'inconvénient de cette méthode, c'est
qu'il
faut monopoliser un frigo QUE
pour les escargots. En effet,
l'odeur de cadavres d'escargot est particulièrement
importante,
alors si vous ne voulez pas entendre votre moitié hurler ou
jouer du rouleau à patisserie......
Le
thermomètre mini-maxi vous servira à
régler votre réfrigérateur
à la température idoine.
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Les
feuilles:
Cette
méthode va utiliser le pouvoir "isolant" des feuilles
séchées.
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Dans
une escargotière, mettre une feuille de plastique sur le sol
afin d'éviter les remontées d'humidité
en cas de
pluies importantes.
Poser une palette sur laquelle reposeront
les sacs d'escargots.
Si
vous n'avez qu'une espèce d'escargots, il n'est pas
nécessaire d'installer une palette, mais une couche de
feuilles mortes sur laquelle reposera vos
cagouilles. |
Poser les sacs sur
la palette, et recouvrir le tout avec une
bonne couche (20 ou 30 cm) de feuilles séchées
et broyées.
L'outil
indispensable
reste le thermomètre
mini-maxi
qu'il faudra installer au niveau des escargots. C'est lui qui va vous
indiquer le gain en température de votre "isolation" par
rapport
à la température extérieure.
Normalement, vous
pouvez gagnez 10°C sans problème, tout
dépend de la
région et de l'orientation. Une de mes
escargotière est
orientée plein sud, c'est elle qui est
privilégiée pour l'hibernation. |
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Sur le
tas de feuilles, installer une couche ou deux
de
P17. C'est un voile hivernage pour les plantes sensibles au froid, en
vente partout. |
Sur l'ossature
de l'escargotière, poser une planche en bois afin de
protéger la moustiquaire contre un surpoids dû
à la
neige, les chats, etc....
Ensuite, une
bâche en
plastique pour protéger le tout de la pluie.
L'important,
c'est
éviter l'humidité !. |
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Il
faut surveiller les bulletins
météorologiques. Les "pointes" à
-15°C ne sont
pas un danger (il faut plusieurs heures avant d'atteindre les
cagouilles).
Si
la météo annonce -15°C ou -20 pendant un
bon moment,
et que votre "gain" est de 10 °C, il faudra prendre les
précautions nécessaires si vous ne voulez pas
voir vos
cagouilles cristalliser: couches de P17 supplémentaires,
couvertures, etc.....
Si le froid devient intense,
mettez-les au
garage en attendant des températures plus
clémentes
(avoir mis les escargots dans des sacs est une bonne idée
!!!).
De
même pour les température trop haute. Ce n'est pas
très grâve si la température atteint
quelque fois
15°C pendant la journée. Ils ne vont pas se
réveiller
pour ça.
Comme pour le système
du frigo, pensez à oter les cadavres afin
d'éviter de contaminer tout le lot.
Personnelement,
j'utilise les 2 méthodes. De cette façon, si un
accident
intervient (inondations, panne de courant, frigo en panne, froid
sibérien, etc...), vous
limitez ainsi les pertes.
Au
début du printemps, si
vous n'avez pas mis vos escargots dans des sacs, vous devriez les voir
monter à la surface. C'est alors le bon
moment pour les réveiller. Dans le cas contraire, c'est
à
vous de les sortir des sacs.
6 - Les
pertes:
Dites-vous
bien que l'hibernation est une sélection
naturelle, et les escargots
les plus faibles et les malades ne
survivront pas ! et c'est NORMAL
!!!!!
Il
est important de réussir ces
2 étapes
(séchage et hibernation) afin de limiter les
pertes. En
effet, un réveil des escargots durant l'hiver puis un retour
au
froid est fatal. J'en ai perdu 5000 l'an dernier.
Les
juvéniles dont le grand diamètre de la coquille
ne
dépasse pas 19 mm restent potentiellement actifs pendant la
phase hivernale et subissent une mortalité importante en
période de froid.
Parlons
chiffres: une mortalité de 10-15% pour les adultes me parait
normal, plus pour les fonds de parc (50-80%).
Pour
limiter les pertes des "non bordés" (fonds de parc), les
plus
petits (inférieur à 1 cm) peuvent rester au
garage dans
une caisse d'hibernation, ou dans des mini-serres. Ils rejoindront le
parc à engraissement au printemps, quand les
gelées ne
sont plus à craindre.
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